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affaires. Un jour, sans s’être fait annoncer, Hyder se présente devant lui, seul, désarmé, suppliant, les habits et la barbe en désordre. Éclatant en larmes et en sanglots, il se prosterne aux pieds de son ancien bienfaiteur, il se reproche son ingratitude, ses fautes, ses crimes à son égard ; il ajoute que son intention irrévocable est de les expier dorénavant par la pénitence et les mortifications. Mais avant de quitter le monde, il a voulu, dit-il, remplir un dernier devoir en venant offrir ses services à Nunjeray : il donnerait sa vie pour le voir occuper de nouveau le poste élevé dont il n’a cessé de se repentir d’avoir aidé à le précipiter. Nunjeray est persuadé ; il emploie en faveur de Hyder son nom, son argent, son crédit. Cependant, pendant ce séjour auprès de Nunjeray, l’armée du rajah avait peu à peu entouré l’habitation de ce dernier. Hyder mettant cette circonstance à profit, adresse aux principaux officiers de cette armée des lettres dont le contenu parle d’une conspiration en faveur de Nunjeray où ces derniers semblent tremper ; d’après ces lettres, il semblait que la conspiration fût au moment même d’éclater. Il arrive ce que voulait Hyder : ses lettres sont interceptées ; le chef de l’armée du rajah se trouble et fait un mouvement rétrograde. Profitant de ce moment d’inquiétude et d’alarme, Hyder, à la tête de ses partisans et de ceux de Nunjeray, attaque hardiment l’armée ennemie, et remporte facilement un avantage décisif. Bientôt il s’empare du pays plat, traverse les Ghauts, et, dans le mois de mars