Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ports, portant 900 Européens et 1,500 Cipayes.

Clive reçut l’ordre de la présidence d’être de retour à Madras avec la totalité des troupes dans le courant du mois d’avril suivant. On s’attendait à voir paraître à cette époque une flotte française sur la côte de Coromandel : la guerre venait en effet d’éclater de nouveau en Europe entre la France et l’Angleterre ; c’était le moment le plus animé de la lutte des deux grandes nations, rivalité acharnée qui semble avoir frappé d’étonnement les indigènes. « À cette époque, dit un historien oriental, la flamme de la guerre étincela de nouveau entre la France et l’Angleterre. Ces deux nations ayant entre elles des querelles qui durent depuis cinq à six cents ans, après bien du sang versé, des guerres, des batailles, des massacres sans nombre, avaient, d’un commun accord, mis bas les armes, pour reprendre un moment haleine des deux côtés ; mais elles en venaient de nouveau aux coups, et allaient combattre avec encore plus de furie que précédemment. »

Suraja-Dowlah, maître de Calcutta, avait vu les résultats du pillage de la ville demeurer bien au-dessous de ce qu’il en attendait. Les habitants avaient emporté ou mis en sûreté leurs effets les plus précieux ; le seul Omischund, en raison de son emprisonnement, n’avait pu prendre cette précaution : aussi trouva-t-on dans sa maison 400,000 roupies en argent comptant. Mais la plupart des marchandises achetées dans l’Inde par la Compagnie étaient déjà embarquées ; celles destinées à l’être la saison sui-