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rivière alors gonflée par les pluies, et d’un passage difficile et dangereux. La canonnade commença sans qu’aucun incident eût éveillé les soupçons de Hyder ; il crut un moment sa situation désespérée. Mais la reine-mère ayant jugé convenable de faire différer l’escalade de son palais jusqu’à l’arrivée des Mahrattes, attendus d’un moment à l’autre, ce délai le sauva ; il trouva le moyen de se procurer un petit nombre de bateaux ; la nuit venue, il traversa la rivière avec quelques partisans, et fut chercher un asile à Bangalore. Son arrivée n’y devança que de peu de minutes celle d’un messager du rajah, chargé de lui faire fermer les portes. Il rassemble alors toutes ses forces disponibles, et se hâte de rappeler ses troupes du Carnatique ; mais celles-ci, dans leur marche sur Bangalore, furent arrêtées par les Mahrattes. La fortune de Hyder chancelait alors sur les bords de l’abîme ; toutefois il eut l’adresse d’entamer des négociations avec les Mahrattes, et ceux-ci se contentèrent de faire payer leur retraite de la cession de Barahmal et du paiement de 3 lacs de roupies. Hyder se mit alors en campagne contre le rajah, mais ne tarda pas à sentir son infériorité ; le rajah, d’abord excité par Hyder à se défaire de Nunjeray, excité maintenant par sa mère contre Hyder, avait recouvré quelque énergie sous ce double aiguillon.

Hyder prit alors une résolution extraordinaire. Nunjeray, depuis qu’il avait quitté la cour, vivait dans une retraite profonde, loin du monde et des