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Hyder prit soin de se faire donner les revenus d’un grand nombre de districts, et dès ce moment il se trouva en possession de plus de la moitié du royaume de Mysore. C’est alors qu’il reçut les ouvertures de Lally. Peut-être se flatta-t-il de l’acquisition du Carnatique pour son propre compte, en se mêlant aux querelles des étrangers qui se le disputaient. Dans ce but, il commença par s’emparer des provinces qui séparent l’État de Mysore des frontières du Carnatique, c’est-à-dire du territoire d’Anicul et de Baramahal, possession qui lui ouvrait une communication facile jusqu’au centre de la province d’Arcot. Cette prise de possession achevée, une partie des troupes de Hyder s’avancèrent vers Pondichéry : l’officier qui les commandait s’entendit promptement avec les émissaires de Lally sur les conditions de l’arrangement que nous avons déjà racontées. Les affaires du Carnatique allaient peut-être prendre une face toute nouvelle, lorsque Hyder fut obligé de rappeler immédiatement ses troupes.

La reine mère du rajah, souffrait impatiemment l’espèce de nullité qu’elle voyait Hyder au moment d’imposer à son fils ; elle s’assura de l’appui d’un chef mahratte, alors dans le voisinage à la tête d’une nombreuse armée, et résolut de l’attaquer ouvertement. L’occasion était favorable : la plus grande partie des troupes de Hyder étaient dans le Carnatique ; lui même, presque sans garde, occupait un palais exposé d’un côté au feu de l’artillerie du palais du rajah, de l’autre baigné par la