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due considérable de pays ; il se fit donner ensuite en propre, comme jaghire, le fort et le territoire de Bengalore. Un des chefs les plus puissants au service de Mysore était Herry-Sing, ennemi déclaré de Hyder ; croyant le moment favorable d’oser avec impunité, il le surprit dans son camp et le massacra avec une partie de ses troupes. En 1759, le royaume de Mysore étant menacé par une terrible invasion de Mahrattes, Hyder, désigné par la voix de tous comme le seul chef capable de lutter contre un ennemi aussi puissant, fut nommé généralissime de l’armée ; il attaqua les Mahrattes avec audace et succès, et les contraignit à conclure une paix avantageuse au royaume de Mysore. Dans cette nouvelle situation, un seul homme, Nunjeray, se trouvait entre lui et le pouvoir suprême : ses nombreux émissaires travaillèrent alors les troupes, auxquelles plusieurs mois d’arrérages étaient dus par ce dernier ; ils semèrent dans leurs rangs l’espoir d’être immédiatement payées dans le cas où Hyder succéderait à l’office du ministre. Le rajah, impatient de se délivrer de l’autorité de celui-ci, était lui-même à la tête de la conspiration. Hyder laissa d’abord percer quelque répugnance ; il voulait se faire contraindre à accepter la charge qu’il brûlait de posséder. Nunjeray, dont le courage n’était pas la partie brillante, n’osa pas engager la lutte et offrit de se retirer. Le rajah parut recouvrer quelque apparence de liberté ; mais, sous prétexte d’assurer la solde des troupes,