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sur des amis ou sur des ennemis. En 1757, l’absence de la plus grande partie des troupes à Madura lui donna l’idée de s’en emparer ; Mahomet-Issoof, qui commandait la place, marchant audacieusement à sa rencontre, à la tête des Cipayes anglais, lui fit subir une rude défaite. Mais l’état de faiblesse et de désorganisation où se trouvait le royaume de Mysore ne pouvait manquer de fournir à un homme du caractère de Hyder les moyens de réparer cet échec, et de nouvelles occasions de fortune et de grandeur. Le rajah, fatigué de la dépendance et de la nullité auxquelles il était réduit, passait son temps à essayer d’en sortir ; il ourdissait mille et mille intrigues contre les ministres dont il était le prisonnier. Ceux-ci étaient eux-mêmes peu unis, jusqu’au moment où l’aîné, se retirant, abandonna définitivement le pouvoir à Nunjeray. À ce moment, le trésor était épuisé par la nécessité de faire face aux exigences répétées des Mahrattes : les troupes se révoltèrent plusieurs fois en demandant leur solde. Hyder-Ali saisit avec habileté cette occasion d’accroître son importance politique : abandonnant Dindigul à la tête de tout ce qu’il avait de troupes disponibles, il arriva en toute hâte à Seringapatam, où, s’interposant partout comme médiateur, il réconcilia le ministre avec le rajah, les soldats avec le ministre. Dans ces transactions il avait déboursé beaucoup d’argent, mais il prit soin de se faire assigner en compensation les revenus d’une éten-