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L’ardeur et le courage de Hyder le firent dès les premiers moments remarquer du général en chef ; à la fin du siège, il fut nommé au commandement de 200 peons, et chargé de la garde de l’une des portes de la place. Lorsqu’en 1755 les Anglais firent de nombreuses tentatives pour établir leur autorité dans Madura et Tinivilly, Hyder fut choisi pour commander Dindigul, forteresse à égale distance de Madura et de Tinivelly, tombée entre les mains des Mysoréens depuis environ une dizaine d’années, à l’époque des troubles qui agitèrent le Carnatique. Dès ce moment, la fortune de Hyder marcha rapidement. Il savait pratiquer sur une grande et systématique échelle ces déprédations, ce pillage, qui sont la partie principale des guerres de l’Inde.

Hyder arriva à Dindigul à la tête de 1,500 chevaux, 3,000 hommes d’infanterie régulière, 2,000 peons, et 4 pièces d’artillerie ; bientôt il voit augmenter encore et de beaucoup le nombre de ces troupes, quoique déjà considérable pour sa situation. Sachant également se servir de la force et de la ruse, constamment heureux dans ses guerres avec les polygards et les chefs voisins, il augmentait incessamment ses trésors et ses soldats. Dans l’Inde il existe certaines castes dont le vol est pour ainsi dire la profession : il avait enrôlé à son service un grand nombre d’hommes de ces castes ; il les protégeait, partageant en échange leurs bénéfices, sans trop s’inquiéter s’ils avaient été faits