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ouest de Hyderabad : il ne tarda pas à s’enrichir. Il eut deux fils : Mahomet-Wellee et Mahomet-Ali, qui abandonnèrent le toit paternel et se firent peons, nom qu’on donne dans l’Inde aux soldats employés à la collection des revenus. Mahomet-Ali étant mort à Colar, Mahomet-Wellee s’empara de la succession de son frère, dont il mit à la porte de la maison la veuve et le fils : le nom de ce dernier était Futte-Mahomet ; réduit à la misère ; il n’obtint qu’avec difficulté, par la protection d’un officier de grade inférieur, d’être admis comme soldat dans un corps d’infanterie que celui-ci commandait. Dans cette humble situation, Futtee-Mahomet trouva le moyen de se faire remarquer : il devint commandant militaire d’un petit district appartenant au nabob de Sera, qui fut détrôné dans une sédition. Futtee-Mahomet se fit tuer en le défendant, et laissa deux fils : l’aîné, nommé Shabas, le second Hyder-Ali. La veuve de Futtee-Mahomet avait un frère, commandant un petit corps de peons au service du Killedar de Bengalore : ce dernier prit soin des enfants de sa sœur et de sa sœur elle-même. Shabas, devenu homme, entra au service du roi de Mysore, où il obtint le commandement de 200 chevaux et de 1,000 hommes d’infanterie. Quant à Hyder, les années de sa première jeunesse se consumèrent dans les plaisirs de la chasse et les voluptés du sérail ; cependant, au siège de Deonhully, château appartenant à un polygard en révolte, il rejoignit comme volontaire les troupes de Mysore.