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à négocier un raccommodement entre lui et Nizam. Au Bengale, on croyait que la mort de Nannah présentait une occasion favorable d’attaquer à Bombay la puissance mahratte ; la présence de leurs troupes sur les frontières du Bengale amenait en effet beaucoup de dépenses et d’autres inconvénients. Il sembla au conseil de Madras que les corps de Mahrattes qui menaçaient le Bengale agissaient indépendamment de leur gouvernement à Poonah. La nécessité de renverser ce pouvoir, sous peine d’être soi-même renversé, était déjà manifeste pour la présidence de Madras ; mais le moment ne lui semblait pas venu de commencer cette entreprise avec quelque apparence de succès. À la mort de Nannah, Ragobah avait pris la principale direction des affaires ; elle résolut d’éviter autant que possible, au moins jusqu’à nouvel ordre, d’intervenir dans leurs affaires intérieures.

Nous avons dit comment le Bengale était devenu la possession des Anglais. La bataille de Buxar avait annulé le pouvoir du visir, qui seul depuis long-temps avait de la réalité ; l’empereur s’était mis sous la protection des Anglais ; les Mahrattes, contre lesquels les Anglais devaient plus tard soutenir une lutte obstinée ; ne faisaient encore de ce côté que des invasions passagères. Mais alors même s’élevait dans le midi de la presqu’île un homme destiné à devenir un jour un des plus redoutables adversaires de la puissance anglaise ; à remplacer, lui et son fils, Dupleix, Bussy, La Bourdonnais, les