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troupes du nabob, marchèrent contre lui. Mahomet-Issoof essaya de parer le coup au moyen des amis qu’il avait parmi les Anglais ; il ne put y réussir, et se prépara à une longue et sanglante résistance. Pendant une partie de l’été de 1763, il déjoua tous les efforts de ses ennemis ; il coûta beaucoup de temps, de sang et d’argent au nabob et à la Compagnie ; il noua des intelligences avec ses anciens ennemis les Français. La lutte se serait probablement prolongée long-temps encore sans qu’il soit possible de prévoir quel en aurait été le résultat ; mais il fut trahi et livré à ses ennemis par un aventurier français, du nom de Marchand, récemment entré à son service. Mahomet-Ali le fit mettre immédiatement à mort. C’était le plus brave et le plus capable des guerriers indigènes qui dans les guerres de l’Inde aient jamais combattu dans les rangs anglais.

La discussion du nabob avec le rajah de Tanjore était plus compliquée. À 6 milles au nord-ouest de Tritchinopoly, la Cavery se divise en deux branches. L’une, qui prend le nom de Coleroon, court au nord et se jette dans la mer à Devi-Cotah ; l’autre, après avoir arrosé une partie du territoire du nabob, se dirige au midi, traverse le territoire de Tanjore, qu’elle féconde en se subdivisant en de nombreux ruisseaux. Ces deux branches coulent d’abord assez long-temps loin l’une de l’autre. Elles se rapprochent ensuite et bientôt ne sont plus séparées que par un espace de terre assez étroit qu’on appelle l’île de Seringham et qui exige de continuelles ré-