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demander la garantie d’un acte écrit. Il transmit au président un projet d’arrangement où se trouvaient les conditions proposées par celui-ci ; mais le président, dont l’humeur était violente et qui s’était contenu long-temps, jeta le voile, à la vérité fort transparent, dont il s’était enveloppé jusqu’alors. Il renvoya au nabob le papier non signé et lui écrivit : « Qu’il convenait mal à sa situation de vouloir faire des conditions à la Compagnie, puisque c’était la Compagnie qui donnait et lui qui recevait. »

Le gouvernement du rajah rencontrait encore ailleurs de nouvelles difficultés ; d’un côté, avec Mahomet-Issoof, de l’autre, avec le rajah de Tanjore. Mahomet-Issoof, après la réduction de Madura et de Tinivelly, avait affermé ces deux districts. La somme pour laquelle il s’engageait peu considérable ; mais c’était beaucoup pour une province dont on n’espérait rien tirer. Peut-être Mahomet-Issoof ne devait-il pas tarder à chercher à alléger ce fardeau ? peut-être visait-il à l’indépendance dès le commencement ; peut-être aussi ne put-il rien tirer d’un pays épuisé par la guerre ; peut-être encore devint-il un objet d’envie et de jalousie pour le nabob et ses principaux officiers. D’ailleurs Mahomet-Issoof, soldat qui avait vaillamment combattu, ne voyait qu’avec une espèce de mépris un souverain qui s’était laissé dépouiller de tout pouvoir : aussi ne payait-il pas souvent le revenu stipulé, auquel il s’était engagé, les troupes anglaises, réunies aux