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Compagnie n’était pas non plus sans difficulté : elle seule demeurait chargée de la défense du pays, ce qui l’obligeait à une dépense plus considérable que par le passé ; or, l’augmentation de l’armée sans accroissement de revenu devenait un fardeau au-dessus de ses forces. D’un autre côté ; elle avait fini par se croire en définitive un véritable droit à disposer des revenus d’un pays qu’elle était chargée de défendre et d’administrer. Toutefois, comme elle n’avait cessé de proclamer les droits du prince qu’il s’agissait de dépouiller, il était convenable que la donation réclamée parût volontaire, faite de plein gré par ce dernier. En conséquence, le président essaya d’abord les moyens de persuasion auprès du nabob : il demanda la cession de quatre districts, comme le dernier terme de l’ambition de la Compagnie ; il affirmait qu’à ces conditions celle-ci s’engageait à le soutenir ; lui et ses enfants, avec des troupes européennes. Le revenu de ces quatre districts devait être employé à l’entretien d’un corps de soldats européens qui serait à sa disposition : le surplus, s’il y en avait, serait porté à son compte, en réduction de sa dette à la Compagnie[1]. Le nabob ne se laissa pas tout d’abord persuader ; alors les prières du président devinrent peu à peu fort impératives, et le nabob ne se voyant aucun moyen de résister, se borna à

  1. Rouss’appendix, p. 161. C’était d’ailleurs, à ce qu’a dit depuis la présidence, un mauvais marché pour la Compagnie.