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par ce succès, le conseil lui demanda de se charger des dépenses du siège de Pondichéry ; il y consentit, à la condition d’être mis en possession de ce que contenaient les magasins de la place. La place une fois prise, les Anglais s’emparèrent pourtant de ces magasins pour leur propre compte ; ils apaisèrent les réclamations du nabob en lui promettant de diminuer d’une valeur égale sa dette à la Compagnie. Mais celle-ci entendait aussi bien ses propres intérêts que ses employés les leurs : ayant entendu parler de cette somme allouée au nabob, c’est-à-dire portée à sa décharge dans ses livres, elle ordonna que le compte fût rétabli tel qu’il était précédemment. Les employés de la Compagnie n’en conservèrent pas moins les magasins. Les divisions administratives du pays, l’indépendance que s’arrogeait tout commandant d’une place quelque peu forte des que l’autorité centrale faiblissait, rendaient la collection des revenus fort difficile. Chacun de ces commandants de forteresses ou de districts éludait autant que possible de payer l’impôt. Depuis une longue série d’années, aucun gouvernement régulier n’avait existé ; le fonctionnaire qui pour le moment possédait telle ou telle province, tel ou tel district, cherchait à en tirer le plus prompt et le meilleur parti possible. Or, c’était de ce pays pauvre, dévasté, en désordre, que Mahomet-Ali devait tirer plus d’argent qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait pu faire au temps de sa prospérité. Il avait comme eux les dépenses de son gouverne-