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contractantes dans cette espèce de convention espérait bien en tirer le meilleur parti possible. Les Anglais avaient supporté tout le fardeau de la guerre ; ils avaient conquis le pays sur lequel régnait Mahomet-Ali : mais, de son côté, Mahomet-Ali se considérait comme ayant été investi du pouvoir tout aussi bien que de la dignité de nabob ; tout en confessant ses obligations aux Anglais, il ne s’en croyait pas moins souverain par son propre droit. Pendant toute la durée de la guerre, les Anglais n’avaient-ils pas été les premiers à proclamer ce droit, à le soutenir, à le défendre ? Les Anglais, sous l’empire de leurs idées habituelles par rapport aux fabuleux trésors dont ils supposaient l’Inde remplie, étaient disposés à considérer le Carnatique comme une inépuisable mine de richesses. Le peu de ressources trouvé par eux, et avec grand-peine, dans les districts qu’eux-mêmes avaient administrés ne les avait pas guéris de ces chimères. Ils s’attendaient toujours à remplir leurs coffres aux dépens du Carnatique ; ils accusaient le nabob quand leurs espérances étaient frustrés. De là une source continuelle d’interminables discussions. Le nabob avait depuis long-temps présenté un projet d’arrangement pour régler les rapports qui devaient exister à l’avenir entre son gouvernement et les Anglais : sa dette vis-à-vis la Compagnie ayant été fixée, il proposait de payer 28 lacs de roupies à la Compagnie jusqu’à ce que cette dette fût éteinte, plus 3 autres lacs pour solde