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aussitôt vers l’ennemi. Le 3 mai, une affaire eut lieu dans le voisinage de Corah, mais nullement sanglante. Les Rohillas avaient manqué de parole, et Ghazee-ad-Dien n’avait que des forces très peu considérables : l’artillerie anglaise dispersa promptement les Mahrattes qui, après avoir tenté une seconde attaque, furent définitivement repoussés. Voulant se délivrer de nouvelles entreprises de leur part, le général anglais prit le parti de passer le Jumma : il traversa cette rivière le 22, les délogea de leur position et les contraignit de se retirer dans les montagnes. Le visir, ayant l’espérance de recevoir un traitement modéré de la part des Anglais, ne sachant comment remédier au mauvais état de ses affaires, prit le parti de s’en remettre à leur générosité en se livrant à eux. Dans une lettre datée du 19, et tout entière de sa main, il annonçait au général Carnac sa prochaine arrivée ; il fut reçu par le général avec toutes les marques possibles de distinction. Toutefois l’arrangement définitif ne fut conclu que plus tard, après le retour de Clive au Bengale.

Dans le Carnatique, la puissance française était anéantie ; de ce côté, les Anglais avaient atteint un but jusques auquel ils n’auraient pas osé élever leurs espérances au commencement de la guerre. Le nabob était leur ouvrage, leur créature ; la difficulté ne consistait plus qu’à partager le pouvoir entre le souverain nominal ou le nabob, et la Compagnie ou le souverain réel. Chacune des parties