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pereur actuel. Les deux concurrents à la succession de Jaffier étaient un de ses petits-fils, fils du prince Meerum, âgé de six ans, et un frère cadet de Meerum, Najeeb-ad-Dowlah, jeune homme d’environ une vingtaine d’années ; d’après les coutumes du pays, leurs droits étaient à peu près égaux. La Compagnie, en choisissant l’enfant, aurait eu l’avantage de s’emparer dès ce moment de tout le gouvernement du pays. D’autres motifs, parmi lesquels il faut compter l’espoir de grands présents de la part de l’autre concurrent, dont l’âge lui permettait de disposer de sa fortune, firent cependant préférer ce dernier. Un nouveau traité par lequel la Compagnie s’empara de toute l’autorité militaire fut alors conclu. Le nouveau nabob se trouva dispensé d’entretenir aucune troupe pour la défense de la province ; et quant au gouvernement civil, son autorité dut se borner à nommer un député ou ministre, qui, sous le nom de Naïb-Subah, dut avoir tout le maniement des affaires ; encore ne lui était-il permis de nommer le député qu’avec le consentement du président et du conseil. Le choix tomba sur Mahomet Reza-Khan, nabob de Dacca. Le nabob, d’après les nouvelles conventions, ne put accorder de sunnuds que par les mains du président et du conseil ; il ne pouvait engager aucun Européen à son service, et dut renvoyer tous ceux qui s’y trouvaient. Il fut encore décidé que, en conséquence de ce que Meer-Jaffier n’avait été nommé nabob que par les forces de la Compagnie, n’avait