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conduite de tous les agents subalternes et des employés anglais, qui empêchait la collection des impôts et détruisait l’industrie du pays. Néanmoins les demandes d’argent ne cessaient pas ; Meer-Jaffier épuisait vainement tous les moyens d’y satisfaire. Les chagrins, résultat nécessaire d’une telle situation ; se joignant aux infirmités de l’âge, eurent bientôt achevé de ruiner une constitution déjà épuisée par les plaisirs : il mourut à Moorshedabad en janvier 1765, peu de mois après sa restauration.

La dignité du subahdar ou nabob n’était pas légalement héréditaire. Dans les premiers temps de la dynastie des grands Mogols, non seulement un nabob ne transmettait pas son office à ses enfants, mais rarement il le conservait plusieurs années. Sur le déclin de cette dynastie, les nabobs devinrent trop puissants nous être éloignés à la volonté de l’empereur. L’un d’entre eux venait-il à mourir, un de ses parents, s’emparant immédiatement du pouvoir, devenait du même coup indépendant de fait de l’empereur. Celui-ci, qui souvent n’aurait pu l’éloigner sans inconvénient, et qui plus d’une fois se serait trouvé dans l’impuissance de le faire, se contentait de la soumission nominale du prétendant ; il lui conférait le titre, ne pouvant lui ôter le pouvoir, conservant ainsi pour son propre compte les apparences d’une puissance dont le réalité lui échappait. Il en était ainsi plus que jamais, en raison de la situation de dépendance et de faiblesse de l’em-