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les Anglais = mais le major n’osa pas se mettre tant d’affaires sur les bras. Il n’osa pas davantage se hasarder à poursuivre le visir Suja-Dowlah ; il se contenta de faire menacer par un fort détachement les frontières d’Oude, ce qui eut pour résultat de hâter la retraite du visir.

Depuis long-temps la discipline de l’armée avait souffert de graves atteintes. Les soldats, tant Européens qu’indigènes, méconnaissaient l’autorité des officiers, désertaient par bandes, ne cessaient de réclamer une augmentation de paie et une donation qu’ils prétendaient leur avoir été promises au nom du nabob. Les officiers n’étaient pas animés d’un meilleur esprit : un grand nombre d’entre eux passaient journellement au service des princes du pays. Tout-à-coup, pendant le séjour de l’armée à Patna, ces mauvaises dispositions éclatèrent en une sédition ouverte Le major Munro, appelé de Bombay au commandement de l’armée, était arrivé à la tête d’un détachement mi-partie de troupes royales, mi-partie de troupes indigènes. Peu de jours après son arrivée un bataillon de Cipayes, moins ses officiers, se mit en marche pour passer à l’ennemi avec armes et bagages, tambour en tête. Munro détache aussitôt à la poursuite de ce bataillon un corps de troupes sur lequel il croyait pouvoir compter ; les Cipayes, surpris pendant leur sommeil, au réveil se trouvent prisonniers. À leur retour au camp, toutes les troupes étaient sous les armes ; le général ordonne