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tinction. Il acheva de gagner les bonnes grâces de l’empereur en menant à fin, a l’aide de ses Cipayes disciplinés à l’européenne, une expédition contre les Bundelas que ce dernier méditait depuis long-temps. Lui, l’empereur et le visir se rendirent alors à Bénarès : le visir méditait déjà pour son propre compte la conquête des trois belles provinces soumises à Meer-Caussim.

Le major Carnac avait pris au commencement de mars le commandement des troupes. Le désordre et l’insubordination régnaient alors dans tous les rangs de l’armée. Quoique incessamment pressé par le conseil de porter la guerre dans les États du nabob, le major, vu la disposition des esprits, soit des officiers, soit des soldats, n’osa pas prendre cette résolution hardie ; d’ailleurs les vivres n’étaient pas assurés. Loin de là, il fit un mouvement rétrograde pour prendre position sous les murs de Patna. Pendant ce temps, Meer-Caussim, ayant rallié son armée, avait passé le Gange : le 3 mai, il se montra devant les Anglais en ordre de bataille ; commença l’action par une vive canonnade, et en vint bientôt à une vigoureuse attaque générale. Sumroo, à la tête d’un corps d’infanterie d’élite, soutenu par une nombreuse cavalerie, attaquait les Anglais de front ; le reste de l’armée essayait de les tourner pour les prendre en queue. Ces derniers, bien qu’ils ne fissent aucun mouvement, n’en manifestèrent pas moins d’une manière éclatante, et par leur immobilité même, leur fer-