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vaient alors dans les mains du nabob. Le major Adam écrivit à Ellis et à Hay, qui se trouvaient parmi les prisonniers, de chercher à s’échapper par tous les moyens possibles, ou de racheter leur vie par des promesses qu’il s’engageait sur son honneur à ratifier. Ellis et Hay répondirent, tant en leur nom qu’à celui des autres Anglais : « Nous ne pouvons nous échapper ; mais, nous vous en prions instamment, que vos opérations militaires ne soient pas un instant retardées à cause de nous. » L’armée anglaise continuant à s’approcher de Patna, Meer-Caussim se décida à l’évacuer. Avant son départ, il chargea Sumroo de faire périr les prisonniers, dont un seul fut épargné : c’était un chirurgien, qui, dans l’exercice de sa profession, avait capté les bonnes grâces du nabob. Le major Adam, instruit de cet ordre barbare, fit offrir à Meer-Caussim la faculté de se retirer avec ses trésors, ses femmes et ses enfants, où bon lui semblerait, à condition que les prisonniers seraient épargnés ; Meer-Caussim, préférant les plaisirs de la vengeance, rejeta cette proposition. Patna avait des fortifications en mauvais état ; quoique défendue courageusement par la garnison, elle fut prise d’assaut le 6 novembre. Toute résistance devenait inutile de la part du nabob : il se réfugia dans les états du nabob-visir d’Oude, décidé à implorer sa protection. À cette époque, l’empereur et son visir étaient campés aux environs d’Allahabad : tous deux reçurent le fugitif avec les plus grandes marques de dis-