Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passé au service du nabob ; il avait dressé à l’européenne quelques centaines de Cipayes. Meer-Caussim se proposait d’introduire dans son armée la discipline et la tactique européennes. Le 23 juillet, l’armée anglaise s’étant avancée jusqu’à Chuna-Collee, emporta le lendemain les lignes de Mootejil, prit possession de Moorshedabad, et marcha aussitôt sur Gheria. Le 2 août, un engagement général eut lieu. L’ennemi rompit sur un point la ligne anglaise, s’empara de 2 canons et attaqua le 84e régiment en tête et en queue ; il renouvela plusieurs fois les mêmes efforts. Mais l’impétuosité des assaillants ne put triompher de l’inébranlable fermeté des Anglais : après un combat de quatre heures, le plus sanglant et le plus disputé qu’on eût encore vu dans les guerres de l’Inde, le champ de bataille leur demeura. L’ennemi abandonna son artillerie, 150 bateaux chargés de provisions, et fut chercher un refuge à Oodwa, petite place récemment fortifiée avec grand soin par Meer-Caussim ; lui-même y arriva presqu’au même instant. Le fort de Oodwa occupait un espace étroit entre une rivière qui baignait ses murailles et une montagne au pied de laquelle il était situé ; un fossé plein d’eau et d’une largeur de 50 à 60 pieds l’entourait ; le environs consistaient en marais qui rendaient d’une difficile exécution les travaux d’un siège. Après un mois d’investissement, les Anglais se décidèrent à une entreprise hardie, mais de nature à réussir : le 5 septembre, pendant qu’une