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fit une entreprise sur Patna : par ses ordres, le capitaine Cartair en escalada les murailles à l’aide de la nuit. Le gouverneur, après avoir tenté quelque résistance à la tête d’une partie de sa garnison, s’enfuit par la route de Monghir. Cette nouvelle portant à l’extrême l’irritation du nabob, il donna l’ordre de faire prisonniers tous les Anglais dont il serait possible de se saisir ; revenant sur sa résolution à l’égard de M. Amyat, il donna aussi l’ordre de l’arrêter. Ce dernier, qui s’éloignait sur l’un des bateaux, refusa d’obéir à cet ordre, il refusa de même de livrer les bateaux, et répondit par un coup de feu aux sommations des gens de Meer-Caussim. Ceux-ci, qui étaient nombreux, donnèrent l’abordage : un combat s’ensuivit, où M. Amyat et quelques autres payèrent de leur vie. Cependant la citadelle de Patna n’avait pas été surprise comme la ville ; de plus, dans l’intérieur de celle-ci, un palais fortifié était encore occupé par des soldats indous. À quelques milles de Patna, le gouverneur rencontra un détachement qui arrivait de Monghir : il apprit que la citadelle n’avait été ni prise ni même attaquée, et revint sur ses pas. Les Anglais s’étaient imprudemment dispersés, et s’occupaient à piller les maisons des habitants ; surpris, ils eurent à peine le temps d’enclouer leurs canons et de s’enfermer dans la factorerie. Le gouverneur vint les y assiéger, mais s’effrayant prématurément, ils l’évacuèrent pendant la nuit, et se dirigèrent vers la frontière d’Oude. Attaqués en chemin, ils mi-