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rent, il est vrai, à le faire consentir à relâcher les armes, toutefois à la condition expresse que M. Ellis serait remplacé comme résident : il ne voulait pas, répéta-t-il souvent, remettre à M. Ellis les verges dont celui-ci voulait le fouetter. Dans le cas où M. Ellis ne serait pas éloigné, il demandait du moins que les corps de troupes à sa propre solde cessassent d’être sous les mains de son ennemi, et fussent envoyées à Calcutta ou à Monghir.

Le conseil, unanime cette fois, considéra la capture des bateaux et la détention des armes comme une affaire extrêmement grave, dont il fallait s’occuper sur-le-champ. La députation reçut ordre de quitter le nabob si elle n’en obtenait le relâchement immédiat des bateaux. Ce dernier, nous venons de le dire, y avait déjà consenti ; mais, de son côté, M. Ellis ayant pris tout autres mesures, se préparait ouvertement à la guerre. La présidence l’avait autorisé à prendre, le cas échéant, toutes les mesures offensives ou défensives qu’il jugerait convenables ; il usait de cette faculté avec une précipitation extrême. On le vit, entre autres, faire fabriquer un grand nombre d’échelles qui ne pouvaient évidemment servir qu’à l’escalade du fort. Le nabob, instruit de tous ces détails ; croyant la guerre imminente, n’hésita plus : il donna l’ordre d’arrêter de nouveau les bateaux qui s’étaient déjà éloignés, et conserva pour otage M. Hay. M. Amyat eut la permission de retourner à Calcutta, pour instruire la présidence de l’état des choses. De son côté, M. Ellis