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embarras, le nabob s’était occupé des préparatifs d’une expédition contre le petit royaume de Nepaul, qui passait pour abonder en or et en métaux précieux. Il entra effectivement en campagne ; mais, après avoir eu le dessous dans une affaire assez sérieuse avec l’ennemi, il abandonna ses projets. Avant son départ, regardant comme définitif l’arrangement conclu avec Vansittart, le nabob l’avait communiqué à ses officiers avec l’ordre de le mettre à exécution. Ces derniers s’étaient, en conséquence, mis en devoir de percevoir le nouveau droit, que de leur côté les Anglais refusèrent d’acquitter. De là mille scènes de désordre, de confusion et de violence. Les officiers du nabob avaient perçu le droit là où ils s’étaient trouvés les plus forts ; le plus souvent ils avaient été grièvement maltraités, même emprisonnés, car les Anglais avaient à leur service un grand nombre de Cipayes.

À son retour, le nabob apprenant tout ce désordre et la déclaration du conseil, écrivit au président pour se plaindre de ce procédé. Dans cette lettre, il allait jusqu’à prier les Anglais de le délivrer de la vice-royauté, fardeau pénible à porter dès qu’elle était dépouillée de tout pouvoir. Ne sachant plus à quels moyens recourir, il en vint à une mesure hardie qu’il méditait depuis long-temps. Il abolit tout-à-coup dans l’intérieur de ses États tout droit de douanes et de transit, se flattant de mettre de la sorte le commerce de ses sujets sur le même pied que celui des étrangers, en les sauvant d’une concur-