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plu d’élever sur le trône. Parmi les fonctionnaires publics, un seul homme prêtait au gouverneur un ferme et loyal appui pour remédier aux désordres : c’était Warren Hastings. D’un autre côté, comme pour mettre le comble aux difficultés de cette époque, le nabob ne supportait qu’avec peine la dépendance où il était des Anglais ; il savait que ses ennemis étaient les plus nombreux au sein du conseil, on lui disait qu’ils étaient aussi les plus puissants de l’Angleterre, où ils ne cessaient de demander son détrônement. Au milieu de ces troubles, de cette irritation, de ces provocations réciproques, les Anglais et Meer-Caussim touchèrent plus d’une fois à une rupture ouverte, à la guerre.

Dans la vue de prendre quelques nouveaux arrangements, le nabob et le gouverneur convinrent d’une entrevue. Elle eut lieu le 30 novembre ; Vansittart était accompagné de Warren Hastings, comme conseiller. Le nabob se plaignit amèrement de la situation des affaires ; il s’étendit sur le tort que lui faisait éprouver le commerce intérieur ; il le représenta comme remplissant les provinces de troubles, menaçant le gouvernement d’une prochaine dissolution, et cependant ne profitant qu’à quelques individus, nullement à la Compagnie ; il le traita d’usurpation, et somma les Anglais d’y renoncer. Vansittart ne pouvait se dissimuler la justice des plaintes du nabob ; toutefois, comme les Anglais étaient en possession depuis déjà cinq à six ans de ce commerce, qu’il en résultait une sorte de pres-