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partie du commerce intérieur, se soumettant aux mêmes droits que les marchands indigènes, et sous la vigoureuse administration de Clive ils n’aspirèrent point au-delà. Mais plus tard, sous le gouvernement de Meer-Caussim, dont la faiblesse était plus évidente encore que celle de Jaffier, il arriva que les dustucks de la présidence furent fréquemment employés à protéger le commerce des agents de la Compagnie. Peu à peu le commerce intérieur se concentra tout entier dans les mains des Anglais, au détriment des marchands indigènes. Meer-Caussim, à peine sur le trône, fut accablé de réclamations à ce sujet ; lui-même, dans une lettre et la présidence sous la date du 26 mars 1762, se plaint vivement de cet état de choses, et fait le tableau des inconvénients qui en sont le résultat. Les chefs de factoreries de Calcutta, de Cossimbuzar, de Patna et de Dacca, agissant à la fois comme collecteurs, rentiers et magistrats, ne laissaient pas même l’ombre d’un pouvoir quelconque aux officiers du nabob. Mais là ne se bornait pas le mal : dans chaque ville, chaque village, chaque marché, les Anglais et leurs agents de toutes les sortes et de tous les degrés, ce qui finissait par embrasser la presque totalité de la population, trouvaient le moyen de se faire protéger par quelque dustuck et se refusait à acquitter tout droit de douane. Chacun de ces gens, disait le nabob, avec un bout de dustuck de la Compagnie, ne se considérait pas moins que la Compagnie.