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échelonnés à des distances très rapprochées sur les routes et les rivières navigables, perçoivent les droits dus sur les marchandises, et les empêchent de passer jusqu’à ce que ces droits soient acquittés. De vastes édifices, nommés chokeys dans la langue du pays, étaient destinés à cet usage. Sur ce point, comme sur tout ce qui tenait au gouvernement, rien n’était fixe, stable ; les droits variaient d’un instant et d’un lieu à l’autre, , ce qui entravait de nombreuses difficultés le commerce intérieur. Aussi cet état de choses était-il la source de fréquentes querelles dans le Bengale entre les marchands anglais et les employés des douanes. Mettant à profit son crédit sur l’esprit d’un des prédécesseurs du nabob, la présidence en avait obtenu un firman qui exemptait de droits tout son commerce d’importation et d’exportation. À l’aide d’un dustuck (ou passeport) délivré par le président anglais, toute marchandise, importée ou exportée par là Compagnie circulait librement dans toute l’étendue du Bengale ; aucun poste de douane n’avait le droit de l’arrêter, de la visiter, ou de la taxer. D’ailleurs le commerce d’importation ou d’exportation de la Compagnie elle-même était le seul qui profitât de ce privilège ; le commerce fait à l’intérieur par ses agents, pour leur propre compte, y demeurait étranger. Plus tard les agents de la Compagnie essayèrent de participer à ce privilège individuellement, pour leur propre compte. D’abord ils avaient commencé par s’emparer d’une grande