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considérations dans les faveurs accordées sans discernement à certains individus, les censures prodiguées à d’autres sans plus de fondement, diminuent nécessairement le zèle de tous pour le bien de vos affaires, et, si cela continue, ne pourront manquer d’en amener la ruine et la destruction. Il est à craindre que, à l’exemple de ce qui se passe chez vous, vos vues personnelles ne prennent ici la conduite de toutes choses ; alors aucun gentleman ne demeurera à votre service que précisément le temps que ses propres affaires l’exigeront. Les choses étant dans cet état, il devenait de notre devoir rigoureux de vous le dire sans ménagement et sans déguisement. » Dans sa réponse à cette lettre, la cour des directeurs se montrait hautement offensée ; elle signifiait à tous ceux qui l’avaient signée de quitter immédiatement son service : c’étaient MM. Holwell, Pleydel, Summer… et M’Guire ; Clive depuis long-temps n’était plus au Bengale. La cour des directeurs faisait encore au conseil de Calcutta l’injonction la plus formelle de ne permettre à aucun de ces messieurs de prolonger son séjour dans l’Inde sous un prétexte quelconque. Elle voulait qu’ils fussent renvoyés en Angleterre par le premier navire qui mettrait à la voile ; mesure qui eut de grands résultats auxquels la cour ne s’attendait guère. Elle donna la majorité dans le conseil au parti opposé à Vansittart et à Meer-Caussim.

L’Inde est sillonnée en tous sens par de nombreuses lignes de douanes ; des postes de douaniers,