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long-temps entre les directeurs et le conseil de Calcutta. La cour des directeurs avait vu souvent ses ordres méconnus ou désobéis quand ils se trouvaient en opposition avec les vues ou les intérêts des membres du conseil. Sur les derniers temps du séjour de Clive au Bengale, les choses allèrent de ce côté plus loin que jamais. La dernière dépêche signée par ce dernier, au moment même de son départ, contenait de violentes récriminations contre la manière d’agir des directeurs. Après s’être longuement étendus sur ce sujet, les signataires de cette lettre concluaient comme il suit : « Des dénonciations sans fondement et que vous ne vous êtes pas donné la peine de vérifier, ont eu à vos yeux le cachet de la vérité ; elles venaient cependant des gens qui ne visaient qu’à servir leurs propres intérêts, sans s’embarrasser aux dépens de qui. Ces derniers n’en ont pas moins reçu de vous des encouragements de nature à refroidir le zèle de vos employés, soit ici, soit ailleurs. Il semble que leurs dénonciations aient été la seule source où vous ayez puisé les réflexions générales jetées à tout hasard contre les plus fidèles de vos serviteurs dans celle de vos lettres que nous avons maintenant devant nous ; elle nous donne la preuve qu’il suffit de quelque mécontentement particulier, de quelque intérêt personnel blessé pour effacer dans une heure le mérite de plusieurs années de services, et nous priver du rang et des profits qui sont naturellement l’aiguillon du zèle et de l’application de chacun. Le peu d’attention accordé à ces