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mémoire : il rappela de Patna le colonel Coote et le major Carnac : c’était livrer Ramnarain. En effet, ces officiers avaient à peine quitté la ville, qu’il fut saisi et jeté en prison, sa maison fut pillée, et ses serviteurs livrés à la torture ; le nabob voulait obtenir de ceux-ci la révélation des trésors dont on le croyait possesseur. Pendant quelques jours, lui-même fut épargné : Meer-Caussin voulait voir d’abord l’effet produit à Calcutta par ces mesures violentes ; mais cédant bientôt à son impatience, il le fit exécuter. Les prétendus trésors de Ramnarain se bornèrent à une somme à peine suffisante pour les dépenses journalières de son gouvernement. Mais sa mort fit un grand tort aux Anglais : il était connu pour avoir été leur partisan ; les habitants de Patna, de la province entière, s’indignèrent de voir ceux-ci, aussitôt que leurs nouveaux intérêts l’avaient exigé, non seulement le délaisser, mais le livrer au bourreau. Pour sa défense Vansittart allégua qu’il n’avait pas cru Meer-Caussim capable de se porter à de semblables extrémités ; toutefois en cette circonstance, la conduite du nabob était trop d’accord avec les habitudes orientales pour qu’il soit possible d’admettre une semblable excuse. « En tout cas, dit un noble historien, l’honneur du nom anglais n’aurait jamais dû être confié à de telles mains[1]. »

De nombreux dissentiments existaient depuis

  1. Sir John Malcolm, Vie de Clive, t. II, p. 276.