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Vansittart finit par se laisser persuader de la nécessité d’obtenir de celui-ci le paiement des contributions arriérées. D’ailleurs, il se trouvait sous l’influence du préjugé populaire qui remplissait l’Inde de trésors. La guerre avait ravagé le gouvernement de Ramnarain ; il n’était en arrière que de trois années ; il s’était trouvé dans l’obligation d’entretenir une armée beaucoup trop considérable pour ses revenus ordinaires ; en dépit de tout cela, Vansittart n’en supposait pas moins les coffres du rajah regorgeant d’argent, d’or et de diamants.

Le colonel Coote et le major Carnac, commandant le détachement des troupes anglaises à Patna, savaient les projets funestes nourris par Meer-Caussim contre Ramnarain ; ils en avaient la preuve irrécusable, car le nabob avait même voulu leur persuader ; au moyen de riches présents, de lui abandonner celui-ci. Ils avaient consigné ce fait dans une dépêche envoyée par eux à la présidence ; mais ces deux officiers étaient opposés au nabob et au gouverneur, ce qui disposa ce dernier à ne voir dans cette dénonciation qu’une démarche hasardée, peut-être injurieuse pour lui-même. Vansittart en fut blessé, irrité ; il se trouva plus disposé que précédemment à céder aux insinuations du nabob : il finit par se laisser persuader que le gouvernement de celui-ci était au moment de périr s’il ne lui était permis de se faire justice dans cette occasion. Sous ces impressions, Vansittart, qui avait encore la majorité dans le conseil, prit une résolution ; fatale à sa