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ces rapports subitement établis entre les Anglais et l’empereur, Meer-Caussim se hâta d’accourir ; mais, soit qu’il ne se crût pas en sûreté, soit qu’il se plût à refuser cette marque de déférence au descendant de Timour, Meer Caussim refusa de se rendre dans le camp impérial. La grande salle de la factorerie anglaise fut dès lors choisie pour l’entrevue de l’empereur et du nabob : deux tables à manger, recouvertes de drap, figurèrent un trône ; l’empereur s’y assit. Meer-Caussim lui rendit hommage dans les formes accoutumées, et en reçut l’investiture de nabob du Bengale, de Bahar et d’Orissa, sous la condition d’acquitter le tribut de 24 lacs de roupies. Après un court séjour à Patna, Shah-Alaum accepta les offres du nabob d’Oude, de quelques chefs d’Afghans qui avaient embrassé sa cause, et marcha vers sa capitale. Devenu visir, le nabob d’Oude s’était volontairement chargé de défrayer toutes les dépenses de la route. L’empereur, comme témoignage de sa reconnaissance des bons procédés du major Carnac, voulait accorder à la Compagnie un firman qui la mettrait en possession de la dewanie (ou ferme générale) des trois provinces de Bengale, de Bahar et d’Orissa ; la présidence pressentit les difficultés que l’exercice de ces fonctions feraient presque nécessairement naître entre elle et le nabob : elle déclina cette offre. Le projet de la présidence de Calcutta était d’aider l’empereur à remonter sur son trône et à faire reconnaître son autorité dans les provinces. La cour