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salut fut rendu par Law, et il s’ensuivit quelques pourparlers dans leur langue. Le major Carnac, après avoir adressé à celui-ci de nombreux éloges sur sa bravoure et sa persévérance, ajouta : « Vous avez fait tout ce qu’on pouvait attendre d’un homme de courage, votre nom sera transmis à la postérité par la plume de l’histoire ; maintenant détachez le glaive de vos reins, bannissez de votre esprit toute idée d’hostilité avec les Anglais, et venez avec nous. » Law répondit qu’il n’avait aucune objection à faire si on permettait qu’il se rendit tel qu’il était ; mais que pour se rendre en quittant son épée, c’était une honte à laquelle il ne se soumettrait jamais ; qu’il ne tenait qu’à eux de prendre sa vie s’ils ne voulaient pas de cette condition. Le commandant anglais, admirant la fermeté de Law, consentit qu’il conservât son épée ; après cela, le major et les officiers se secouèrent la main avec le prisonnier, à la manière européenne ; de côté et d’autre disparut tout sentiment d’hostilité.

« Le major envoya chercher son propre palanquin, et y fit monter M. Law, qui prit aussitôt la route du camp. Ne se souciant pas d’être vu par quelques amis qu’il avait dans le camp anglais, il ferma les rideaux du palanquin ; néanmoins plusieurs officiers de sa connaissance, apprenant son arrivée, accoururent pour le voir : mais le major leur dit de remettre cela à quelques jours, que M. Law était trop en peine pour recevoir de la société, qu’il l’avait dispensé de paraître en public. Ahmet-