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d’ardeur et impatientes d’entrer en campagne. L’empereur était alors à Giahb-Munpore où il faisait tous ses efforts pour recruter son armée, en ce moment bien peu nombreuse. Le major Carnac se proposait de le contraindre à évacuer la province de Bahar. À la tête des Anglais, des troupes de Ramnarain, de celles du nabob, après une marche forcée de trois jours il se présenta tout-à-coup devant le camp impérial ; et l’empereur surpris, contraint d’accepter malgré lui la bataille, fut promptement mis en déroute. M. Law, le commandant du corps français au service de Shah-Alaum, demeuré sur le champ de bataille, tomba entre les mains des Anglais. Ici nous cèderons pour un moment la parole à un historien indigène. « Lorsque Shah-Alaum quitta le champ de bataille, la poignée d’hommes qui suivaient Law, découragés par cette fuite, fatigués de la vie errante qu’ils menaient depuis long-temps, imitèrent l’exemple de l’empereur et le suivirent. Law, se trouvant ainsi seul et abandonné, ne put pourtant se résoudre à s’enfuir : il s’adossa à un de ses canons, et, demeurant ferme dans cette position, attendit le moment de mourir. Ceci étant rapporté au major Carnac, il quitta le principal corps d’armée, et, accompagné du capitaine Knox, de quelques autres officiers et d’un petit nombre de Cipayes, s’avança vers l’homme au canon. À une certaine distance, ils mirent pied à terre, les officiers ôtèrent leurs chapeaux, et chacun agita le sien, comme pour faire un salam ; ce