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dans la galerie attendaient que les officiers du nabob eussent trouvé un lieu où les enfermer pendant la nuit. Holwell les y avait rejoints aussitôt après son entrevue avec le nabob. À huit heures du soir on n’avait point encore trouvé d’endroit propre il servir de prison. L’officier chargé de la garde de ces prisonniers donna alors l’ordre de les renfermer dans la tour noire. Les soldats du nabob les y firent entrer, mais non sans grandes difficultés. Ils étaient 146. Ce lieu avait à peine vingt pieds carrés ; il était éclairé par deux petites fenêtres garnies de barreaux de fer, ne recevant que fort peu d’air et de lumière, parce qu’elles s’ouvraient sur la galerie, non sur l’extérieur. On était dans la saison la plus chaude de l’année, et cette chambre l’était beaucoup plus elle-même que les autres. Tout changement, tout renouvellement d’air était impossible dans cet étroit espace, où tant de corps humains se touchaient, se pressaient, se comprimaient. Les prisonniers à peine entrés dans cette chambre, comprirent l’impossibilité de survivre à une nuit passée dans cette situation ; ils tentent de briser ou d’ouvrir la porte, mais leurs efforts sont inutiles ; la porte était fort épaisse, et de plus s’ouvrait en dedans. Holwell, qui s’était placé auprès d’une fenêtre, les exhorte au calme, au repos, comme les seuls moyens de ne pas aggraver leur situation. Ces exhortations les apaisèrent pour quelques instants. Apercevant un vieil officier indou, Holwell l’appelle, lui promet 1,000 roupies pour le lendemain s’il peut faire sé-