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tobre, Vansittart, accompagné du colonel Caillaud et d’un détachement de troupes, se rendit à Moorshadabad pour persuader à Meer-Jaffier d’agréer l’arrangement qui venait d’être conclu. Il s’y refusa, Le gouverneur hésitait sur le parti à prendre, et répugnait à avoir recours à la force ; mais Meer-Caussim, qui comprenait tout le danger de sa situation si Jaffier conservait le pouvoir, reprocha amèrement à ce dernier l’inconséquence de conclure un arrangement semblable au leur et à ne pas oser l’accomplir. Il le somma de tenir sa parole, et le menaça, dans le cas contraire, de se retirer auprès de l’empereur avec ses troupes et ses trésors. Le gouverneur se rendit aux instances de Meer-Caussim : le palais du nabob fut occupé par des troupes ; on essaya de lui persuader qu’il n’existait aucun projet contre sa personne et sa fortune personnelle ; qu’il s agissait seulement d’une réforme dans son gouvernement opérée par son gendre ; que ce dernier n’agirait qu’en qualité de son député. Meer-Jaffier répondit avec dédain qu’il entendait ce langage, qu’il connaissait trop les hommes et les choses pour en être la dupe. À ces derniers instants d’un pouvoir expirant, il laissa voir ou recouvra quelque dignité : « C’est vous, dit-il, qui m’avez placé sur le musnud, vous pouvez m’en retirer si bon vous semble ; mais si vous trouvez convenable de manquer à vos engagements, moi je veux être fidèle aux miens. » Il demanda qu’on lui permît de se rendre auprès de son ami Salabut-Jung, dont il