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politique à l’extérieur pour se renfermer dans les murs de Calcutta. Pénétré de la gravité de ces circonstances, Holwell, pendant sa courte administration, avait ouvert dans le conseil l’avis d’abandonner Meer-Jaffier et de se réunir à l’empereur, en acceptant les offres que ce monarque ne cessait de faire, comme Shah-Alaum était alors véritable et légitime souverain du Bengale ; cet avis ne manquait pas d’une certaine apparence de justice et de légalité ; toutefois c’était, d’un autre côté, une sorte de trahison à l’égard de Meer-Jaffier, qui avait eu une si grande part dans la fortune des Anglais au Bengale, qui en avait été l’occasion, sinon l’auteur. Ce souvenir des anciens services de ce dernier inspira aux membres du conseil l’idée d’un parti mixte : ce fut de lui laisser le nom de nabob, mais de faire passer l’autorité en d’autres mains plus capables de l’exercer. Or, Meer-Caussim était alors vis-à-vis Jaffier ce que celui-ci avais été jadis vis-à-vis Suraja-Dowlah. Un traité fut conclu avec Meer-Caussim, par lequel la présidence s’engageait à lui remettre tout le pouvoir de l’administration, pendant que Jaffier conserverait pourtant le titre de nabob. En revanche, Meer-Caussim s’engageait à assurer à la Compagnie le revenu des trois districts de Burdwan, Midnapore et Chittagore ; d’acquitter les dettes de Jaffier, enfin de faire à la présidence un présent de 5 lacs de roupies pour les frais de la guerre du Carnatique.

Le traité fut signé le 27 septembre 1760 ; le 2 oc-