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suite : elle durait depuis quatre jours ; mais le soir du quatrième un orage terrible éclata sur le camp ; le tonnerre tomba sur la tente de Meerum et le tua sur le coup. La confusion se mit aussitôt dans son armée, qui fut au moment de se disperser ; Caillaud eut grand-peine à y maintenir quelque ordre, et se vit réduit, bien qu’à son grand regret, d’abandonner la poursuite du nabob et de ses trésors. Il craignait encore que l’empereur ne profitât de cette circonstance pour faire une tentative sur la province de Bahar ; en conséquence, il rétrograda sur Patna, où il arriva le 29 juillet, et distribua dès le lendemain ses troupes dans leurs quartiers d’hiver. La mort de Meerum fut, à cette époque, une perte pour Meer-Jaffier et les Anglais : il rachetait beaucoup de mauvaises qualités par une énergie sinon grande en elle-même, au moins bien supérieure à celle de son père. Tout en se montrant impatient de l’état de dépendance et de sujétion où le mettait la présence des Anglais au Bengale, il n’en comprenait pas moins la nécessité de leur alliance. Quand il n’était pas emporté par la passion, il cédait volontiers à l’influence de Clive ; plus d’une fois ce dernier lui fit abandonner des projets dont l’exécution aurait été funeste. Il compromit quelquefois les intérêts de Meer-Jaffier par ses mauvais traitements à l’égard des grands officiers d’état. Toutefois il était généreux envers les simples soldats, et s’était en définitive concilié leur affection.