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n’avait d’abord trouvé que des incrédules, dont sa présence augmenta long-temps le nombre. Les habitants, Ramnarain lui-même, ne pouvaient concevoir qu’un général s’absentât de son armée sans que celle-ci se dispersât ; ils s’obstinèrent quelque temps à prendre les vainqueurs pour des fugitifs. La vérité se fit jour enfin, et ce fut alors à qui adresserait les plus vives félicitations à Knox et à Shitabroy ; ce dernier, contre la coutume des chefs indous, avait en effet bravement payé de sa personne et partagé l’honneur de la journée. Le capitaine Knox, lui frappant, joyeusement sur l’épaule, s’écriait de temps à autre : « Voilà un vrai nabob, sur ma parole, un nabob comme je n’en avais pas encore vu. »

Après sa défaite, le nabob de Poorania changea la direction de sa route : au lieu de persister à aller rejoindre l’empereur, il marche vers le nord. Caillaud et Meerum ayant traversé le Gange, et s’étant mis à sa poursuite, l’attaquèrent promptement. À leur vue, le nabob déploya son armée comme s’il voulait combattre ; loin de là, il fit charger ses pierreries, son argent, ses effets les plus précieux sur des chameaux et des éléphants, abandonna son artillerie avec ses bagages les plus pesants, et se hâta de s’éloigner ; à peine échangea-t-il quelques coups de canon et de fusil avec les Anglais quand ceux-ci le serraient de trop près. Ce que les bruits populaires racontaient des trésors du nabob rendaient ceux-ci singulièrement ardents à cette pour-