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avec leur corps d’armée, ils l’atteignirent au bout de trois jours. Toutefois Shah-Alaum ne désespéra pas de les gagner en vitesse ; il abandonna les bords du fleuve et s’enfonça dans les montagnes, se dirigeant toujours cependant sur Moorshadabad ; Caillaud le suivait de près, mais sans réussir à le rejoindre. À la fin de mars, après des marches nombreuses et pénibles, l’empereur déboucha dans la plaine du Bengale, à 30 milles à l’ouest de Moorshadabad. Meer-Jaffier, instruit de la marche de Shah-Alaum, avait rassemblé une armée et obtenu de la présidence un corps de 200 Européens ; de son côté, l’empereur s’était renforcé, chemin faisant, d’un corps de Mahrattes passé à son service. D’ailleurs il ne profita pas du chemin gagné sur Meerum et les Anglais ; au lieu d’attaquer tout-à-coup le nabob alors réduit à ses propres forces, à son tour il perdit un temps dont ses ennemis profitèrent. Dès les premiers jours d’avril, Caillaud et Meerum se disposaient à l’attaquer ; il ne les attendit pas, mit le feu à son camp et se dirigea à marche forcée sur Patna, en ce moment sans défense, livrée à ses propres ressources. Pour s’en emparer presqu’à coup sûr, il s’agissait seulement d’y arriver avant les Anglais et Meerum. M. Law, qui, sur l’invitation de l’empereur, avait quitté Chittapore et s’était mis en route pour l’aller joindre à son passage dans les environs, avait déjà jeté cette ville dans les plus vives alarmes. Mais Law, ignorant la situation où elle se trouvait, la supposant au contraire suscepti-