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la même impétuosité, attaqua les troupes de Meerum, où le désordre ne tarda pas à se mettre. Caillaud, à la tête d’un bataillon de Cipayes, se porta immédiatement à leur secours ; il fait coup sur coup deux décharges à la distance de vingt toises, et charge en flanc les troupes de l’empereur ; celles-ci lâchent pied et sont aussitôt poursuivies par la cavalerie de Meerum. Caillaud voulait continuer cette poursuite ; mais Meerum s’y opposa, et sous prétexte de se faire panser d’une simple égratignure, il se hâta de retourner à Patna, s’y donner du loisir et du bon temps. Bien plus, les plus vives instances de Caillaud ne purent en obtenir un détachement d’un millier de chevaux avec lesquels celui-ci se proposait de harceler l’ennemi dans sa retraite. L’empereur put ainsi se retirer sans être inquiété, et se dirigea sur la ville de Bahar, à 10 milles du champ de bataille ; il l’atteignit la même nuit.

Huit jours se passèrent avant que Meerum pût enfin se décider à marcher sur Bahar. Lorsqu’il y arriva, Shah-Alaum en était déjà parti. L’inaction de Meerum et des Anglais lui avait inspiré le projet hardi de marcher sur-le-champ sur Moorshadabad, et il se flattait d’avoir le temps d’y arriver, et d’y faire le nabob prisonnier avant qu’ils ne se fussent mis en mouvement. Il se dirige vers cette ville en suivant les bords du fleuve et à grandes journées. Caillaud et Meerum, en apprenant cette nouvelle, se mirent aussitôt à sa poursuite ; s’étant embarqués