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l’armée ennemie, ils perdirent du temps à piller et rançonner les pays voisins ; ils s’amusèrent ensuite à recevoir des propositions de Ramnarain. Les négociations avaient duré jusqu’au 19 février ; Shah-Alaum apprenant alors l’arrivée des Anglais et de Meerum, qui n’étaient qu’à 28 milles, marcha à leur rencontre ; les deux armées furent bientôt en présence. Le colonel Caillaud voulait engager le combat dès le 20, Meerum s’y opposa : des astrologues qu’ils avaient consultés ne trouvaient pas de combinaisons d’étoiles favorables avant le surlendemain. Dès le matin de ce jour, Caillaud se mit en mouvement ; Meerum l’imita, mais ne marcha qu’avec lenteur, indécision ; il voulait faire différer le combat d’un jour de plus, car le lendemain promettait des étoiles plus favorables encore ; cependant, comme l’ennemi avançait, il fallut songer à se mettre en défense. Caillaud prit position entre deux villages qui couvraient les ailes de son corps d’armée ; il engagea Meerum à se placer en seconde ligne, de manière à ce que son centre fût couvert par le corps anglais et les villages. Meerum approuva d’abord cette disposition ; et néanmoins la modifia dans l’exécution ; il se jeta avec tout son corps d’armée à l’extrême droite ; là les 15,000 hommes se trouvèrent entassés dans un espace où leur front de bataille ne pouvait avoir cent toises d’étendue. Shah-Alaum qui aperçut cette faute sut en profiter : il marcha résolument sur l’aile droite des Anglais, la tourna, la déborda, puis, avec