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éclat. Le nabob d’Oude se crut dans l’obligation de mériter le titre qu’il venait de recevoir, en mettant ses troupes et son argent au service du nouvel empereur ; d’ailleurs, il suffisait encore de savoir se servir de ce seul nom d’empereur pour rassembler promptement une nombreuse armée. Le prince et son visir marchèrent immédiatement sur Patna. Ramnarain savait toute la haine que lui avait vouée Meer-Jaffier, et combien elle rendait sa position précaire ; toutefois, il avait promis aux Anglais de lui demeurer fidèle, pourvu qu’ils consentissent à se rendre garants de sa propre sécurité ; et il tint parole. Ayant rassemblé une armée considérable où se trouvaient un corps de 70 Européens et un bataillon de Cipayes sous les ordres d’un officier anglais, il prit position sous les murs de la ville, dans le but de la protéger.

Le colonel Caillaud écrivit aussitôt à Ramnarain les plus pressantes sollicitations de ne livrer bataille dans aucun cas, par aucune considération, avant qu’il eût été renforcé par les Anglais et le corps de Meerum. Suivant toute probabilité, le rajah voulait se conformer à ces sages recommandations ; jusque là il s’était montré plus remarquable par ses talents en politique que par une grande ardeur guerrière. Quoi qu’il en soit, une action s’engagea cependant entre ses troupes et celles de l’empereur. Dès le commencement du combat le désordre se mit dans les rangs de l’armée de Ramnarain : ses troupes se débandèrent sans attendre le choc de