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immédiate entre le nabob et les Anglais, ne croyait pas à une continuation durable de la paix ; il écrivait à un des directeurs : « La paix est sans doute de tous les biens le plus désirable, mais il doit être obtenu l’épée à la main. » En effet, aucune autre alternative n’existait ; ou remettre en ce moment les choses sur l’ancien pied, ou se trouver toujours en mesure de défendre par la force les droits et les avantages récemment acquis. Esclave de l’habitude, dénué d’énergie, Meer-Jaffier était incapable de remédier il une situation devenant de plus en plus embarrassante. Le désordre de son administration augmentait de jour en jour. Il redoutait Meerum, dont l’impatience de monter sur le trône de son père éclatait incessamment ; et cependant n’osait prendre le parti de diminuer le nombre des troupes dont ce dernier disposait. C’est dans ces circonstances que Clive fut forcé par sa santé de quitter l’Inde et de retourner en Angleterre ; M. Holwell le remplaça provisoirement, en qualité de plus ancien membre du conseil ; il quitta l’Inde le 25 février, plus riche de fortune et de renommée qu’aucun des Européens qui l’avaient précédé ou accompagné dans ces parages. À Calcutta, ce départ fut regardé comme une calamité publique. « Il semblait, dit un historien contemporain, que l’âme abandonnait le corps du gouvernement anglais. » À la vérité ce deuil général ne fut pas partagé par le nabob ; tout en aimant la personne de Clive, il se trouvait blessé de sa supériorité ; il fut au fond