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lui-même, de réaliser de ses propres mains le plan qu’il proposait, car c’était là la condition principale du succès. Il se fit raconter les vastes projets de Dupleix, les grandes choses exécutées par Bussy dans le Deccan, témoignant la plus vive admiration pour ces deux hommes extraordinaires. Le ministre rompit la conférence par la promesse de méditer sur les idées de Clive, et par celle de l’envoi prochain d’un secours de 4 vaisseaux de guerre et de 1,000 hommes. Dans sa lettre, Clive avait indiqué, tracé pour ainsi dire d’avance, la ligne de conduite que les événements de l’avenir forceraient à suivre, le résultat définitif auquel il faudrait arriver dans l’Inde. Le ministre ne vit pas avec moins de perspicacité les obstacles que l’exécution de ce plan devait rencontrer, les difficultés et les embarras qu’il ferait naître en Angleterre.

Fordes ayant obtenu l’autorisation de se rendre en Angleterre, le colonel Caillaud fut appelé du Carnatique pour prendre le commandement des troupes du Bengale où il arriva vers la fin de novembre. Il se rendit aussitôt à Mooshadabad, à la tête d’un détachement de 300 Européens, 1,000 Cipayes, 50 artilleurs et 6 pièces de canon. Clive le rejoignit au bout d’une quinzaine de jours, eut quelques conférences avec lui, prit certains arrangements avec le nabob, et repartit pour Calcutta. 15,000 chevaux et 32 pièces de canon de l’armée du nabob passèrent sous le commandement de Caillaud. À cette époque, Clive, quoiqu’il ne vît pas de danger de rupture