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de Clive : le ministre, à son grand étonnement, s’empressa de lui donner l’assurance qu’il croyait parfaitement à la possibilité de leur réalisation ; il ajouta que l’exécution en était d’une nature bien délicate. Les derniers événements du Bengale avaient soulevé cette question dans un grand nombre d’esprits : À qui doivent appartenir, en droit, les territoires récemment conquis ? à la couronne, ou bien à la Compagnie ? Les juges semblaient incliner pour la dernière. Le ministre ne donnait pas sa propre opinion sur ce sujet, ou du moins il l’enveloppait de ménagements, de circonlocutions, de contradictions sans doute affectées. Il n’est pas de la nature d’une compagnie commerciale, disait-il, d’avoir des possessions semblables ; puis il ajoutait que la couronne ne le pouvait pas davantage ; qu’un revenu aussi considérable mis à sa disposition ne pouvait manquer de mettre en péril les libertés de l’Angleterre, etc. Le ministre parla avec les plus grands éloges de la conduite tenue par Clive au milieu des circonstances les plus compliquées ; il s’étendit sur la difficulté de conduire des affaires du genre de celles de l’Inde ; il remarquait que cette difficulté ne pouvait se manifester sous un génie tel que Clive, mais commencerait à se faire sentir dès que les affaires passeraient à des mains ordinaires ; que le difficile n’était pas d’acquérir, mais de conserver. Le ministre s’informa ensuite soigneusement du temps que Clive comptait demeurer encore au Bengale ; s’il avait bien la ferme résolution d’agir par