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épuiser la mère-patrie, comme ça été le cas pour nos possessions d’Amérique : une petite force européenne suffira toujours ; les troupes noires étant à la fois mieux payées et mieux traitées par nous que par les princes indigènes, nous ne pouvons jamais manquer d’en avoir à notre service un aussi grand nombre que nous le voudrons. M. Walsh, qui aura l’honneur de vous remettre cette lettre, a été mon secrétaire pendant notre dernière et heureuse expédition ; il est parfaitement au courant de la matière, et fort capable de vous expliquer tout ce projet et la facilité de son exécution ; il le fera, sans aucun doute, beaucoup plus à votre satisfaction que cela n’est possible dans une lettre. J’ajouterai seulement que vous êtes la seule personne à qui j’aie communiqué ce projet ; je ne vous en aurais pas importuné si je n’avais su combien vous êtes disposé à accueillir favorablement tout ce qui a rapport aux intérêts publics. »

Ce secrétaire de Clive devint ainsi un intermédiaire entre ce dernier et M. Pitt. Une conférence qui devait avoir lieu entre eux fut long-temps différée, en raison de la multitude d’affaires qui assiégeaient alors le ministre ; elle eut lieu cependant. Le conquérant du Bengale et le grand ministre qui gouvernait alors l’Angleterre se trouvèrent alors, pour ainsi dire, en présence, avec M. Walsh pour interprète. Ce dernier ne doutait pas que M. Pitt, dominé par les idées européennes, ne fût disposé à regarder comme absolument chimériques les idées