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propre élévation. D’ailleurs il est avancé en âge ; et son fils est à la fois si cruel, si capricieux, et, suivant toute apparence, tellement notre ennemi, qu’il serait probablement fort imprudent de l’investir de la succession de son père. Un petit corps de 2,000 Européens serait pourtant suffisant pour nous délivrer de toute appréhension d’un côté ou de l’autre, et, dans le cas où l’un des deux nous deviendrait trop incommode, permettrait à la Compagnie de se saisir de la souveraineté pour son propre compte.

« On trouverait d’autant moins de difficulté à agir de la sorte, que les indigènes n’ont eux-mêmes aucune sorte d’attachement pour tel prince plutôt que pour tel autre. Au contraire, comme sous le gouvernement actuel aucune sécurité n’existe pour eux, soit pour leur vie, soit pour leur fortune, ils se réjouiraient de ce changement comme du passage d’un gouvernement despotique à un gouvernement modéré. Il n’y a, d’un autre côté, aucun doute à faire que nous n’obtenions aisément du grand Mogol un sunnud pour la confirmation de notre souveraineté, à la seule condition de lui payer la même portion du revenu de ces provinces que celle qu’il en tire maintenant, c’est-à-dire 50 lacs de roupies par année. Ce tribut a été très mal acquitté dans ces dernières années, les embarras survenus à la cour du grand Mogol, dans le cœur de l’empire, l’ayant mis dans l’impossibilité de songer à ses affaires dans les provinces éloignées ; en ce moment même, le