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capacité du gouvernement anglais ; tel qu’il était constitué, pour suffire aux grandes choses dont il était chargé ; il n’avait aucune confiance dans l’administration de Meer-Jaffier. Le remède à ces maux lui paraissait l’acquisition de la souveraineté du Bengale au profil de l’Angleterre, l’exercice de cette souveraineté par la couronne qui se la ferait céder par la Compagnie. Il n’était pas facile de faire goûter en Europe, où l’on était en général dans l’ignorance sur les affaires de l’Inde, un projet tout entier fondé sur la connaissance des hommes et des choses de ce pays. Mais M. Pitt, depuis lord Chatam, était au ministère : il avait été frappé plus que personne de l’importance des événements du Bengale ; il avait parlé avec admiration de Clive et du rôle de ce dernier au milieu de ces étonnantes révolutions. Ces circonstances décidèrent celui-ci à soumettre ses idées sur la situation des Anglais dans l’Inde et les moyens d’en tirer le meilleur parti possible à ce grand homme d’État ; c’était d’ailleurs le seul membre du ministère auprès duquel il crût avoir quelque chance de les faire comprendre. Il lui envoya des états exacts des revenus et des dépenses de l’administration du Bengale ; puis, passant de là à la situation politique du pays, aux mesures à prendre pour l’avenir, il disait :

« La grande révolution qui a été effectuée en ces lieux par les armes de l’Angleterre, les vastes avantages obtenus pour la Compagnie par le traité qui en a été la conséquence, ont, ce me semble ; attiré l’at-