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dres du nabob ou vice-roi de la province. Pendant ces pourparlers, Fordes, ayant pris une excellente position, écrivit à Clive qu’il se faisait fort de battre les Hollandais s’il en avait l’autorisation du conseil. Clive jouait aux cartes quand ce message arriva ; sans quitter la partie, il répondit au crayon : « Cher Fordes, battez-les tout à votre aise, je vous enverrai l’autorisation demain. » Fordes attaqua en effet, et avec le succès le plus complet : des 700 Européens qui faisaient le fond du corps hollandais, quatorze seulement purent atteindre Chinsura ; le reste fut tué, blessé, fait prisonnier, ou dispersé en tous sens. Les Anglais ne furent pas moins heureux par mer : après un engagement de deux heures, six des sept vaisseaux hollandais amenèrent leur pavillon ; le septième, voulant s’échapper, fut pris dans sa fuite par deux vaisseaux de la Compagnie demeurés à l’embouchure de la rivière. Après ce coup terrible, les Hollandais craignirent pendant quelque temps leur expulsion complète du Bengale. Mais Clive était disposé à terminer le plus tôt possible cette sorte de guerre tout-à-coup survenue avec les sujets d’une nation alliée ; des contestations nombreuses et désagréables pouvaient en naître en Europe : en conséquence, il se contenta de faire payer aux Hollandais les dépenses de cette courte campagne, et leur rendit aussitôt vaisseaux, prisonniers et bagages. Le conseil s’empressa de ratifier cet arrangement le 5 décembre 1759.

Depuis long-temps Clive était persuadé de l’in-